Asile
Catégories Performance, Recherches, RésidenceEn Résidence du 22 février au 3 mars à Hôpital St Alban | Art Culture et Psychothérapie, dans le cadre de «Art et Folie»
En collaboration avec Fabienne Bragelli, sur les textes de Unica Zurn, Alejandra Pizarnik & Alda Merini
« Asile » — Présenté le Samedi 3 mars – 15 h à la Chapelle du Centre Hospitalier François Tosquelle, dans le cycle des “éprouvettes” du Théâtre de la Mauvaise Tête de Marvejols
Avec l’aide & le soutien de Culture Partagée / le TMT / Scènes Croisées de Lozère
«Asile» fait état d’une période où pensées, idées & concepts s’entrechoquent, s’ébranlent et se résistent ; où être homme peut parfois se résumer à n’être que chien, où des hommes oublient que d’autres hommes existent.
Asile, c’est un lieu en dedans, refuge de soit, pour soit, mais aussi un dehors hermétique, un non-lieu d’êtres en exil d’eux-mêmes, par nécessité parce qu’un autre, invisible, reconstruit sa pensée et que bien d’autres, volontaires & réels prêchent en la disparition d’un «je».
«Asile» relate l’histoire d’une oubliée d’elle-même qui ne saura se reconquérir qu’en se réappropriant l’acte d’écriture, en retrouvant son «dedans».
L’une l’autre (Des hères / déserts)
Elles sont deux. L’une et l’autre. Dans un espace qui n’est vraiment ni celui de l’asile ni un lieu réel. Plutôt un lieu d’errance.
L’une dit : un texte. C’est «son» texte. Elle ne l’a pas écrit mais elle joue avec, autour, pas comme on joue au théâtre en s’appropriant un personnage, plutôt pour voir ce que ça fait de dire ces mots-là. C’est un texte morcelé. Elle en prend des bouts. Ceux qu’elle a envie de dire. Ces bouts elle va les chercher. Ils sont quelque part dans cet espace. Peut-être sont-ils entassés, ou rependus ou suspendus à travers l’espace, comme «rayant» l’espace. L’une a peut-être un endroit où elle dit. C’est peut-être un cercle tracé au sol. «Des fleurs jaunes constellent un cercle de terre bleue. L’eau tremble pleine de vent.» Elle a son petit cahier de poésies avec elle, poésies à dire aussi, à égrener comme les perles d’un collier. Et puis il y a l’autre qui partage cet espace avec l’une. L’autre écoute le texte, et elle le traduit, le trahit, avec ses mots, ses gestes, ses outils : sons, images, mouvements…Elle fait écho. C’est leur jeu. Elles jouent à recréer de l’asile, des asiles, des refuges. Des fois leur chemins se croisent.
Elles sont deux. L’une et l’autre. Dans un espace qui n’est vraiment ni celui de l’asile ni un lieu réel. Plutôt un lieu d’errance.
L’une dit : un texte. C’est «son» texte. Elle ne l’a pas écrit mais elle joue avec, autour, pas comme on joue au théâtre en s’appropriant un personnage, plutôt pour voir ce que ça fait de dire ces mots-là. C’est un texte morcelé. Elle en prend des bouts. Ceux qu’elle a envie de dire. Ces bouts elle va les chercher. Ils sont quelque part dans cet espace. Peut-être sont-ils entassés, ou rependus ou suspendus à travers l’espace, comme «rayant» l’espace. L’une a peut-être un endroit où elle dit. C’est peut-être un cercle tracé au sol. «Des fleurs jaunes constellent un cercle de terre bleue. L’eau tremble pleine de vent.» Elle a son petit cahier de poésies avec elle, poésies à dire aussi, à égrener comme les perles d’un collier. Et puis il y a l’autre qui partage cet espace avec l’une. L’autre écoute le texte, et elle le traduit, le trahit, avec ses mots, ses gestes, ses outils : sons, images, mouvements…Elle fait écho. C’est leur jeu. Elles jouent à recréer de l’asile, des asiles, des refuges. Des fois leur chemins se croisent.